Les 5 questions auxquelles la saison 2 de And Just Like That devra répondre

Les 5 questions auxquelles la saison 2 de And Just Like That devra répondre

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Par Marion Olité

Publié le

And just like that… nous attendons une saison 2 de pied ferme !

On l’a attendue avec impatience, et elle a fini par arriver : au terme de dix semaines de débats passionnés sur les réseaux, la première saison d’And Just Like That, le revival de Sex and the City, s’est achevée le 3 février dernier. Il est temps de revenir sur les grands dramas qui se sont déroulés sous nos yeux, en se demandant ce que nous réservera la (très probable) saison 2, encore à confirmer officiellement du côté de HBO Max.

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#1. Miranda a-t-elle vraiment rejoint Che à Los Angeles ?

Ça a été le grand débat de ce retour : l’évolution du personnage de Miranda (Cynthia Nixon) n’a pas toujours été bien comprise, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, celle qui semblait la plus moderne de la bande de copines dans la série originale se révèle plutôt boomeuse.

Si elle a repris le chemin de la fac (ça, c’est assez cool) pour passer une maîtrise en droits humains, elle enchaîne les gaffes peu subtiles avec Nya Wallace (Karen Pittman), sa prof africaine-américaine, pour illustrer des concepts comme le white-saviorism. Un peu comme si elle essayait de “rester dans le coup” sans jamais réussir. Surtout, on voit les scénaristes derrière qui veulent cocher différents sujets et cases avec ce personnage.

Mais le changement que les fans n’ont vraiment, VRAIMENT, pas supporté, c’est son coup de foudre pour Che, nouveau personnage, non binaire, qui va lui faire tourner la tête jusqu’à tromper son mari, Steve. Sur les réseaux sociaux, cet arc narratif queer a provoqué des crises d’urticaire chez pas mal de gens et l’apparition de hashtags un peu silly du genre “justice for Steve” (calmez-vous, si on devait réclamer justice pour toutes les femmes trompées dans les séries…).

Si on ne peut s’empêcher d’y voir une possible forme d’homophobie ordinaire (les réactions auraient-elles été aussi épidermiques si Miranda était partie pour un autre homme ?), il faut bien avouer que l’histoire entre Miranda et Che a manqué d’une écriture enthousiaste. Je m’explique : la première fois que ces deux-là fricotent, c’est dans l’appartement d’une Carrie en convalescence, qui finit par se pisser dessus ! On se croirait dans Girls d’une part (et pas dans SatC), et de deux, cette scène n’a pas grand-chose de sexy. Pas facile de continuer à être dans le camp de ce couple après ça.

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Par la suite, Miranda est sur son petit nuage, tandis que Che marque ses limites : iel ne veut pas de l’étiquette “compagne·on”. Cerise sur le gâteau, iel annonce à sa copine (en chanson !), à une soirée mondaine, qu’iel part à Los Angeles la semaine suivante pour développer un projet de série ! Notre rouquine (elle lâche le gris en fin de saison) préférée décide de suivre Che dans cette aventure, ce qui n’est absolument pas au goût de Carrie et Charlotte (Kristin Davis).

La queen de l’indépendance va donc tout quitter (elle précise qu’elle finira sa maîtrise à distance à sa prof déçue) par amour ? En soi, pourquoi pas, mais connaissant le besoin d’indépendance de Che, on n’est vraiment pas sûr·e·s que cette histoire finira en happy end. Le final d’And Just Like That laisse cette question en suspens : la dernière fois que l’on voit Miranda, elle discute avec son fils à New York. Va-t-elle véritablement retrouver Che à LA et vivre sa meilleure vie ? Wait and see.

#2. Samantha et Carrie vont-elles se réconcilier ?

L’autre grand drama de cette saison, c’est que le feud entre Sarah Jessica Parker et Kim Cattrall s’est transposé en fiction dans la série. Les scénaristes ont en effet imaginé que Samantha s’était brouillée avec Carrie quand cette dernière lui a annoncé qu’elle n’avait plus besoin de publiciste.

Une storyline qui place Carrie en victime, et que les fans de Samantha et de Kim Cattrall (spoiler, ce sont les mêmes !) ont peu appréciée, le parallèle avec la vraie vie ayant vite fait d’être établi… À partir du deuxième épisode, la mort de Mister Big fait réapparaître une Samantha à distance, qui envoie des fleurs pour l’enterrement et commence à répondre aux textos de Carrie. La réconciliation approche.

Le season finale de And Just Like That se termine par une Carrie en pèlerinage à Paris pour répandre les cendres de son grand amour. Elle échange alors par texto avec Samantha et les deux femmes se donnent rendez-vous le lendemain pour boire des cocktails, comme au bon vieux temps !

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Il n’en fallait pas plus pour nous laisser espérer le retour de ce personnage iconique, qui a clairement manqué à cette saison, et aux scénaristes aussi puisqu’ils ont mis tout ce stratagème de relation à distance en place. Mais voilà, si, dans le monde merveilleux de la fiction, tout est possible, le showrunner Michael Patrick King et Sarah Jessica Parker ont fait savoir par voie de presse qu’il fallait faire une croix sur le retour de Kim Cattrall dans la série. Tristesse…

#3. Aidan va-t-il (enfin) réapparaître ?

Autre personnage qui finalement n’est pas revenu : Aidan ! Le good guy maltraité par Carrie dans la série avait ressurgi, comme par magie, à Abu Dhabi dans le film Sex and the City 2 (dont on n’a pas spécialement envie de se souvenir…) le temps d’un dîner et d’un baiser.

Au moment de l’annonce du revival And Just Like That, alors que les médias américains tenaient les comptes des potentiel·le·s revenant·e·s issu·e·s du show original, John Corbett, l’interprète du menuisier sexy, confirmait son retour pour “quelques épisodes”. Puis silence radio. Aidan n’est pas encore réapparu dans la vie de la fashionista. Les scénaristes gardent-ils son retour pour la deuxième saison ? Ses scènes tournées ont-elles été coupées au montage ? Si oui, pour quelle raison ? On veut tout savoir !

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Pourquoi n’a-t-on pas vu la bouille du seul homme hétéro qui a bien traité Carrie dans AJLT ? Le mystère reste entier : ni HBO Max ni John Corbett n’ont donné d’explications à cette annonce qui a fait pshiiiit. Mais, comme l’avance Vanity Fair, c’est peut-être mieux comme ça aussi. And Just Like That possède un ton plus dramédie, bien différent de la série mère, et pour ramener des ancien·ne·s de Sex and the City, il vaut mieux avoir une storyline béton.

Celle d’Aidan était peut-être un peu trop légère et aurait eu des airs de déjà-vu : en gros, dès que ça ne va pas avec Big (que ce soit des moments de brouille, de franche rupture ou ici carrément sa mort), Aidan a tendance à tout lâcher pour venir réconforter Carrie. Les fans auraient crié à l’injustice pour ce personnage, et ils et elles auraient eu raison. Et puis il y a déjà Steve à sauver dans AJLT.

#4. Carrie va-t-elle se caser ou replonger dans le monde du dating ?

Si cette première saison d’And Just Like That était aussi différente de la série originale, c’est parce qu’elle commence par la mort de Mister Big, dont on entend encore la voix dans le dernier épisode – après avoir été accusé de viols et agressions sexuelles, son interprète Chris Noth a été finalement été coupé au montage.

Sans son Big, Carrie déprime sec, et son arc narratif tourne en majorité autour du processus du deuil (et de son rapport à son âge). Autant dire qu’on a un peu perdu le côté fun et léger du dating constant dans SatC auquel Carrie et ses copines se livraient. Si on la voit tenter de débuter quelque chose avec un prof fort sympathique et également endeuillé, les deux ont totalement conscience d’être des pansements éphémères l’un pour l’autre.

Après avoir dramatiquement jeté les cendres de son grand amour dans la Seine, Carrie semblait en toute fin de saison prête à remettre un vrai pied dans le dating et les relations potentiellement messy. À la sortie de son podcast, elle embrassait en effet avec fougue son producteur Franklyn (Ivan Hernandez) dans l’ascenseur de la firme.

Une scène aux enjeux dramatiques limités (Franklyn est un bel homme, mais aucune alchimie n’a vraiment été développée entre les deux dans les épisodes précédents, donc OSEF), qui semble être destinée à nous faire comprendre que Carrie est prête à se replonger dans le grand bain des célibataires à New York. D’autant plus que, cette fois, les applis de rencontre seront de la partie, ce qui n’était pas le cas à la fin des nineties. Alors, Carrie, prête à matcher et à swiper ?

#5. Les personnages secondaires et LGBTQ+ auront-ils droit à des storylines dignes de ce nom ?

Si And Just Like That possède des qualités – n’en déplaise à ses détracteurs, elle évoque des sujets comme le deuil, l’exploration sexuelle de femmes de plus de 50 ans, les amitiés au long cours –, elle pèche du côté de ses protagonistes secondaires. Eh oui, écrire une série chorale qui rende justice à tous ses personnages n’est pas chose aisée. Un peu trop focalisés sur leurs trois héroïnes – Miranda, Carrie et Charlotte (enfin dans son cas, Charlotte et sa famille) –, les scénaristes ont du mal à conserver un équilibre sur les péripéties de leurs proches.

L’exemple le plus frappant reste celui de Lisa Todd Wexley (incarnée par Nicole Ari Parker), la nouvelle amie de Charlotte dont la storyline ne sert qu’à faire avancer celle de sa nouvelle copine dans leur bulle de Desperate Housewives. Au moins, l’autre personnage africain-américain de la série, la professeure Nya Wallace, a un arc narratif propre avec son mari et leur réflexion sur le désir d’enfant.

Quant à Seema Patel (Sarita Choudhury), la nouvelle BFF unapologetic de Carrie (clairement là pour remédier à l’absence de Samantha), on a hâte de la voir davantage et pas juste en coup de vent quand notre fashionista endeuillée a besoin d’elle pour faire la fête ou trouver un nouvel appart hors de prix.

Mais il y a pire que d’être un personnage secondaire dans And Just Like That : être un personnage secondaire queer. On vous a déjà expliqué que Che n’a pas franchement été écrit·e pour qu’on entre en empathie avec lui·elle (son interprète Sara Ramirez en a conscience, et le défend).

La série met en scène un deuxième personnage non binaire. Youpi ? Pas vraiment. Rose, le deuxième enfant de Charlotte, effectue son coming out non binaire durant cette première saison. Iel change de look et de prénom, demande à se faire appeler Rock, le tout sous les yeux interloqués de ses parents aux tendances de “boomers compréhensifs” dirons-nous. Dépassés ils sont.

Mais, là encore, Rock (Alexa Swinton) se révèle assez égoïste et parfois insupportable. Surtout dans le dernier épisode, “Seeing the Light”, dans lequel ses parents (enfin, Charlotte, ensevelie sous la charge mentale) se démènent pour organiser une “They Mitzvah” à Rock avant que, le jour J, iel veuille tout annuler. Au final, les personnages queers passent pour des emmerdeur·se·s et des personnes individualistes jamais content·e·s.

Quant à Anthony, notre gay cinquantenaire, il est réduit à la fonction de comic relief et sa “rupture” avec Stanford (Willie Garson est décédé en cours de tournage) est assez mal gérée et complètement invisibilisée. On espère donc de tout cœur que cette première saison n’était qu’un tour de chauffe, avec ses ratés, et que, pour la deuxième livraison, les personnages LGBTQ+ ne seront plus les dindons de la farce.

La première saison d’And Just Like That est disponible sur Salto.